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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 14:07

Notre périple en kayak sur la côte ouest de la Corse l'année dernière a fait l'objet d'un article dans le magazine Carnets d'Aventures n°32 paru au mois de juin :

 

News kayak en Corse ...
News kayak en Corse ...

BONNE LECTURE

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 19:17

 

Mercredi

 

Porto - Cala di Tuara / 10 MN

 

Météo prévue

 

Mamie météo : vent 5/7/6 nœuds N/NW - houle 0,50

VHF : vent force 3 à 4 W/NW - houle 0

 

   Grand calme ce matin, nous profitons de la proximité de la ville de Porto pour ravitailler en vivres frais et en eau, se sont nos deux adolescentes qui si colle. A leur retour les filles nous racontent leurs péripéties, comme elle ne trouvait pas grand-chose au port, elles sont tombées sur un gars sympa, un voyageur aux longs cours qui intéressé par leur aventure les a emmené dans son véhicule jusqu’à un supermarché un peu plus loin, encore un souvenir qui les aura marqué. Il est déjà 10h30 lorsque nous mettons les kayaks à l'eau pour cette nouvelle étape qui devrait être moins agité que la précédente.

   Nous longeons tranquillement la côte profitant de cette belle mer pour raser les cailloux puis nous doublons le Cap Senino. Quelque grotte jalonne le parcours dont une grande faille dont la largeur laisse juste passer nos embarcations, nous prenons appuis sur les parois pour avancer et ressortir à l’autre bout les pagaies devenant inutiles. De temps en temps nous apercevons un balbuzard pêcheur qui nous domine du haut de son pic rocheux. Nous arrivons assez tôt sur une superbe plage (Cala di Tuara) de sable au fond du golf de Girolata nous nous posons discrètement et jouissons de cette fin d’après-midi bien tranquille.

   Un peu plus tard un groupe d’une dizaine de kayakistes accoste à l’autre bout de la plage,  je discute avec l’accompagnatrice qui les emmène, cette randonnée est organisée par Corse aventure au sud d’Ajaccio, ils se sont fait déposer à Porto pour naviguer dans la réserve de Scandola ou nous passerons demain. Ils sont sur le chemin du retour et nous échangeons quelques anecdotes et renseignements divers.

Bivouac dans le golf de Girolata

Bivouac dans le golf de Girolata

Jeudi

 

Cala di Tuara – Crique N plage de Galéria / 18 MN

 

La météo annoncée est nettement plus calme, vent d’ouest/sud-ouest 3 à 4 beaufort, mer belle, houle de 0,5 à 1 mètre.

 

Départ très tôt ce matin, oui oui pour de vrai, car l’étape prévue est la plus longue du périple, nous devons passer la réserve de Scandola où le bivouac est interdit et donc filer d’une traite jusqu’à Galéria. Ce départ très matinal est génial car nous sommes quasiment les seuls sur l’eau, la mer est d’huile et le soleil qui se lève fait ressortir le rouge des roches du littoral, le tableau qui se déroule sous nos yeux est tout simplement magique.

 

   A mesure que nous approchons de la Punta Scandola, l’heure avance et des plaisanciers de toutes sortes arrivent de tous bords, des sympas qui nous font de loin des signes amicaux et des moins sympas qui passent aux raz des kayak sans tenir compte des règles de base de la navigation fiers de la puissance de leurs bateaux à 3 moteurs (pour faire quoi ???) et qui certainement, se croient encore sur l’autoroute …..Lorsque nous passons entre la pointe et l’ile de Gargali, les bateaux se croisent dans tous les sens créant des vagues complètements brouillonnes qui nous obligent à rester concentré sur nos coups de pagaies, nous profitons quand même des paysages grandioses que les falaises de la côte nous offrent avec leurs roches variées aussi belles qu’étonantes. A la Punta Palazzu celles-ci nous dominent de plus de deux-cents mètres et nous font de même de l’ombre.

 

   La réserve passée nous retrouvons un peu plus de calme et nous nous interrogeons sur la réelle protection du site à voir cette concentration de bateau à moteur et tout ce qu’elle génère : les remous, le bruit, les gaz d’échappement et certainement les déchets de tous genres que certains doivent laisser derrière eux …. Il nous semble que nous sommes bien plus en harmonie avec ces lieux à bord de nos kayaks.

 

   Pour la pause du midi nous accostons une plage au fond de la baie de Focolara, quelques bateaux sont au mouillage et leurs équipages débarqués sur le sable avec glacières, parasols et autres affaires sont déjà installés. Nous cassons la croute et reprenons la mer assez rapidement pour longer une partie de côte encore magnifique qui nous emmène rase caillou  faisant jusqu’au golf de Galéria que nous franchissons en ligne droite.

 

   Passée la grande plage très pentue qui ne nous permet pas d’accoster nous trouvons une petite crique accueillante bien que tapissée d’une épaisse couche d’algues et nous nous installons pour la soirée et le bivouac. Quelque temps après un kayakiste accoste, nous faisons connaissance, il fait le tour de Corse et s’installe à coté de nous, dans la soirée nous partagerons l’apéro et quelques discussions.

La réserve de Scandola , magique !

La réserve de Scandola , magique !

Vendredi

 

Plage NE Galéria – Baie de Nichiareto  /  12 MN

 

Météo prévue

Mamie météo : vent N 2/6/3 nœuds  - vagues 0,20 m

 

    Au réveil, le matin, notre compagnon de soirée a déjà disparu il est beaucoup plus matinal que nous ……..la journée s’annonce belle, l’eau est très calme, petit déjeuner prit et bivouac plié nous prenons la mer direction plein nord nous avons conscience d’être proche du but et l’envie de profiter au maximum de notre périple est plus forte que jamais. La côte que nous suivons comporte de longues portions de falaises sans abris possible mais les conditions météo étant favorable nous pagayions sereinement jouant au ras des rochers, chacun se faufilant où bon lui semble. Après avoir pique-niqué sur la plage de l'Argentella nous passons le Capu di a Mursetta et continuons tranquillement le long des falaises jusqu'a l'anse d'Alusi.

Franchissement du Capu di a Mursetta

Franchissement du Capu di a Mursetta

    Petite halte pour reposer les bras les kayaks sont hissés sur les rochers, pour une fois nous n’accostons pas sur une plage, c’est l’occasion de faire un débarquement latéral le kayak restant sur l’eau le temps d’en sortir et de mettre pied à terre. S’en suivent baignades et ballades dans le maquis avant de repartir pour la dernière partie qui nous amène à la baie de Nichiareto où nous bivouaquons à la belle étoile après avoir assistés à un splendide soleil couchant.

le rêve

le rêve

Samedi

 

 

Baie de Nichiareto – Ajgajola  /  18 MN

 

 

    Ce matin réveil avant le soleil, la météo prise hier soir nous prévoit encore une journée calme mais une dégradation prévue pour dimanche : avis de grand frais / vent fraichissant jusqu’à 27 nœuds avec des rafales à 50 nœuds soit du force 6 / 7 donc, après discussion nous décidons de faire les deux dernières étapes prévues en une seule pour ne pas prendre le risque de rester bloquer juste avant notre but final (les jeunes sont motivés au maximums prêts à souquer dur pour y arriver.). Nous embarquons donc très tôt pour cette grande étape.

    Le littoral reste très sauvage offrant peut d’abris même pour nos embarcations passe-partout nous explorons quelques anfractuosités ainsi que la grotte des veaux marins qui fût occupée aux temps néolithiques lorsque la mer était plus basse, toujours autant de plaisir partagé au fur et à mesure des coups de pagaies.

    Le vent commence à se lever un peu et nous franchissons le point le plus au nord de notre périple, la Revellata, dans un gros clapot avec une nette impression de bout du monde, le phare datant de 1844 qui nous domine contribuant à cette sensation.

Pour la première fois depuis notre départ onze jours  plus tôt nous changeons de cap pour « redescendre » vers le sud-ouest, passer Calvi et sa belle citadelle pour faire une halte au fond du golf au milieu des baigneurs.

    Tandis que nous traversons le golf de la Revellata deux canadairs se présentent au ras de l’eau écopent, remontent et larguent leurs cuves à quelques encablures de nous, les ayant aperçus peut avant leur descente nous nous regroupons tout en accélérant pour sortir de la zone visée se demandant s’ils nous ont bien repérés….ouf……drôle d’impression.

    Sans le savoir nous accostons sur une plage privée … oups ! , nous l’apprenons en buvant l’apéro au bar d’une petite paillote lorsque la jeune serveuse bien sympa se fait remonter les bretelles pour avoir servi des « intrus » , plage, paillote et le reste appartenant à un club de vacances……nous repartons donc comme nous sommes arrivés, par la mer, après avoir quand même prit le temps d’avaler notre casse-croute de mi-journée.

  Vient la dernière portion de notre aventure avec un vent trois-quarts arrière de plus en plus fort qui nous fait faire des zigzags et tirer sur les bras, nous terminons sportivement.

  Nous arrivons sur la plage d’Alajola noir de monde au milieu des nageurs, planches à voiles et autres kayaks, lorsque nous débarquons l’excitation d’être allé au bout de notre périple se fait bien sentir, nous sommes fiers et contents, l’accueil de nos amis d’Algajola sport et nature est très chaleureux (le soir même nous seront invités à leur soirée hebdomadaire organisé à la paillote du club de plongée où nous retrouvons une partie de l’équipe connue trois ans plus tôt).

    L’aventure se terminera par le déchargement des kayaks, la récupération de la voiture à Ajaccio par le train Corse, un bon restaurant avec nos amis et le départ en bateau depuis l’Ile Rousse deux jours plus tard pour retrouver le continent avec pleins de souvenirs dans la tête…..

la tribu à l'arrivée .....

la tribu à l'arrivée .....

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 20:37

Samedi

 

Plage de Pero – Crique ouest plage de Chiuni  /  5 MN

 

   La météo prise hier laissait présager un temps moins favorable à la navigation et en effet aujourd’hui la mer n’est plus la même, le vent c’est levée, la houle également et quelques embruns commencent à blanchir les crêtes des vagues lorsque nous quittons la plage.

Les kayaks gitent un peu plus que d’habitude ce qui amuse bien les plus jeunes, puis nous arrivons à la Punta d’omigna et là, nous prenons d’un coup le vent de face, il est de secteur nord, ses rafales sont suffisamment fortes par moment pour nous freiner et nous nous faisons bien secouer pour passer cette pointe. Comme prévu par le bulletin météo la mer se creuse et le vent forci, nous coupons le golf de Chiuni et nous accostons dans une petite crique orientée plein sud sur un morceau de plage de galets entre les rochers, nous n’irons pas plus loin aujourd’hui, les vagues sont de plus en plus grosses et viennent se briser sur la pointe suivante, il ne serait pas prudent d’en forcer le passage.

 

04 09 houle

 

Nous voilà donc bloqués sur notre plage déserte, nous sommes abrités du vent et pour le moment, malgré quelques nuages le soleil reste de la partie, une fois de plus Elie nous ramène un peu de poisson pour le repas un peu plus copieux que d’habitude, nous profitons du temps que nous avons devant nous pour faire le point des vivres entassées dans les kayaks, nous y trouvons même quelques surprises oubliées depuis le départ : des cacahuètes grillées pour l’apéro (un ti pastis pour les majeurs et citronnade pour the other one). Toute notre alimentation avait été reconditionnée lors de la préparation du voyage, les emballages d’origine ont disparus au profit de bouteilles et autres pots hermétiques et étiquetés, nous y avons gagné en volume, en poids, en déchets (yenapa) et en facilité et rapidité d’utilisation.

Un campement « longue durée » se met en place, à l’ombre sous un tarp nous alternons siestes, jeux de cartes, lectures de guides naturalistes sur lesquelles chacun identifie poissons, plantes, coquillages et oiseaux rencontrés

En fin de journée je prends à nouveau la météo qui n’est guère optimiste pour les 48 heures à venir.         

Mamie météo           : vent 19 à 21 nœuds N/NE – houle 1,40 m temps nuageux

VHF                           : vent force 2 à 4 puis 5 à 6 /7 – mer agitée à forte – houle 2,5 à 3 m

 

Dimanche

 

Crique du Totem  /  0 MN

     

Bloqués météo.

Pas moyen de partir aujourd’hui, les occupations deviennent plus terrestres par la force des choses, je laisse les jeunes au campement et part à pied en reconnaissance avec pour but d’atteindre la tour génoise d’Orchinu pour d’aller voir de l’autre côté du cap comment est la mer. A l’aide de la carte IGN au 1/25000 ème je trouve assez rapidement le chemin qui monte à travers le maquis corse jusqu’à la tour et une fois en haut la vue dégagée sur la suite prévue de notre périple me permet de réaliser un peu plus l’ampleur des conditions météorologiques, le vent est très fort et les vagues biens creusées blanchissent la mer si j’en crois l’échelle de beaufort il doit être de force 5 / 6 donc bien trop dur pour notre groupe : merci météo France. Je profite de cette balade pour repérer la plage de Chiuni et le village vacance planté à son extrémité sud, nous aurons certainement besoins de nous y réapprovisionner en eau potable, les odeurs du maquis et  l’observation de sa flore m’occupe sur le trajet de retour. A la crique je retrouve mes équipiers qui se baladent dans les alentours grimpant sur les rochers au milieu des oliviers centenaires, photographiant mille et une choses, trouvant coquillages et plantes à observer. Un totem est érigé formé de bois flottés, os de vache trouvés sur la plage, coquillages et plumes diverses, est-ce le coté primitif qui refait surface ?

     4 25 ça bouge

 

C’est donc une vraie journée de vacances qui s’écoule tranquillement alors que les nuages noirs restent accrochés sur les montagnes un peu plus loin où éclatent les orages, nous avons de la chance car la côte est épargnée. En soirée Elie dans le mono, Robin et moi dans un biplace nous longeons la côte abrité du vent pour rejoindre le club Med de la plage de Chiuni afin d’y remplir nos bidons d’eau car nous devrions pouvoir reprendre la mer demain matin, le contraste entre cette « usine » à touristes où tout est calculé et notre voyage est flagrant, nous faisons vite demi-tour pour rejoindre notre crique déserte. La nuit approche et grande surprise, la mer a monté et oui environ 40 cm, nos embarcations tirées au sec sont maintenant léchées par les vagues nous les montons plus haut sur la plage et comme certaines rafales de vent viennent secouer nos abris nous les lestons avec des galets, dans la nuit sous l’effet de la houle l’eau se rapprochera plusieurs fois de celui des garçons, avec Elie nous serons réveillés régulièrement pour surveiller cela à coups de frontale, Robin lui roupille du sommeil des justes.

 

Lundi

 

Crique du Totem – Crique SE Cappo Rosso  /  8 MN

               

        Le vent c’est calmé et la houle est quasiment nulle, nous décidons de partir. Au début nous longeons la côte sud de la Punta d’Orchinu, tout va bien et le plaisir de naviguer à nouveau est partagé par toute l’équipe. Lorsque nous passons l’extrémité de la pointe nous réalisons rapidement que le vent qui vient du nord reste assez fort, il nous faut lutter contre lui dans une mer rendue très brouillon par ses effets. Nous allons mettre une bonne heure à souquer dur sur les pagaies pour rejoindre l’abri de la plage d’Arone sur laquelle nous accostons, le vent forcit de plus en plus. C’est sur cette plage qu’une nuit de 1943 le sous-marin Casabianca est venu livrer secrètement des armes pour la résistance et contribuer par la même à la libération de l’Ile. Le repas du midi est amélioré par la dégustation de paninis achetés à la paillote de la plage, une fois n’est pas coutume …. 

            Nouvelle reconnaissance à pied sur la Punta a i Tuselli avec Elie pour voir ce qui se passe un peu plus au nord. Le vent est très violent avec de fortes rafales qui rident la mer avec de nombreux moutons les conditions redeviennent trop fortes pour naviguer, nous devons attendre une accalmie qui nous permettra d’avancer un peu. Au retour je me tape une sieste tandis que les jeunes se baladent.

Au réveil le vent semble être tombé un peu, je sors la troisième carte et nous repartons bien que je ne le sente pas trop (le poids de la responsabilité face à la fougue de la jeunesse). A peine passé la pointe, rebelote, le vent à nouveau pleine face et surtout ses rafales qui nous secouent et projettent quelques embruns, à nouveau j’hésite mais devant l’enthousiasme et l’assurance de toute l’équipe nous continuons et passons la zone tumultueuse. Finalement nous pagaieront plus d’une heure dans des conditions très limites avec un seul abri à mi-parcours entre deux rochers pour rejoindre une plage de galet abritée au sud-est du Cappo Rosso. Etape très sportive et peut-être même un peu risquée, les exercices de récupération que nous avions fait en eau calme dans le cadre de notre préparation auraient étés plus difficiles à réaliser en cas de chavirage d’un des kayaks dans cette mer. Contrairement à ce que je pensais, les côtes ne nous ont pas tellement protégées, il nous faut retenir la leçon et bien que la tribu se soit éclatée les éléments deviennent trop forts et nous voilà à nouveau à la halte dans une crique déserte et magnifique sous un soleil couchant de toute beauté.   

 

Mardi   

 

Crique SE Cappo Rosso – Porto  /  11 MN

 

Météo prévue

Mamie météo           : vent 15 – 11 – 9 nœuds N/NE – houle 0 – vagues 0,20

VHF                           : vent force 2 à 4 NE – houle 1 m à 1,5 m

            Comme souvent les prévisions données par VHF sont un peu plus pessimistes que celles données sur le web, j’ai pris l’habitude de faire la moyenne des deux pour avoir la presque vérité. Je suis debout de bonne heure, le vent est tombé et la mer est calme, nous devrions pouvoir faire une vraie étape.

Un voilier a passé la nuit au mouillage et au petit matin une annexe avec moteur se dirige vers nous, un couple débarque et gentiment nous apporte une bouteille d’eau et un melon, ce sont des Belges qui font le tour de Corse et ayant aperçu notre bivouac ils sont venu voir si tout allait bien, une belle preuve de la solidarité des gens de mer.

07 03 compagnie

 

Départ vers 9 heures, tout le monde a bien dormi, nous avons encore mi les tarps au sol biens calés avec de gros galets craignant les sautes de vent mais la nuit a été calme. Nous longeons la côte qui est de plus en plus découpé, c’est magnifique, nous découvrons et explorons quelques grottes marines plus ou moins profondes, dans l’une d’elle des tourterelles s’envoles à notre arrivée, l’eau est limpide et nous pouvons observer les poissons évoluer sur le fond. Nous approchons du Cappo Rosso et il faut se rendre à l’évidence nous ne pouvons pas le passer, les restes de ces trois jours de gros temps, nous apercevons les déferlantes qui viennent se briser à la pointe du cap et sur les îlots des alentours. Nous pénétrons dans une crique toute en longueur bien abritée et accostons sur les galets, un couple équipé d’un sit-on-top s’y trouve déjà, ils voulaient également passer le cap mais rebroussent chemin, il faut dire qu’ils sont encore plus vulnérables contre le vent que nos kayaks. L’accalmie étant annoncée, nous passons une partie de la journée à attendre, les jeunes se baignent et sautent des rochers dans l’eau claire mais un peu refroidie par ces trois jours de vent.

Vers 16 heures le vent est complètement tombé, quelques bateaux et jet-ski passent le cap dans les deux sens, nous décidons de tenter le coup, le moral est au beau fixe malgré ces imprévus et, après avoir avalé un gros quatre heures nous prenons la mer direction le Cappo Rosso. Nous le franchissons dans une mer encore très agitée et brouillon, nous luttons quand même pas mal et quelques rafales de vent rendent difficile la direction des embarcations. A l’extrême pointe entre la côte et un gros rocher nous prenons de face (heureusement) une série de grosses vagues, les kayaks apparaissent et disparaissent entre creux et crêtes …..un peu chaud …..Océane dira plus tard : « tu te demandes comment le kayak va faire pour grimper tout en haut … ». Le cap est passé, les enfants sont heureux et moi je suis soulagé, nous retrouvons alors un calme relatif, la houle de ce côté nous arrive de travers et nous oblige à pagayer plus dur d’un à droite pour compenser (heu oui, nous n’avons pas de gouvernails biens utiles dans ce type de mer..encore une leçon). Des balbuzards pêcheurs survolent leurs nids perchés dans les falaises rocheuses très hautes à cet endroit.

07 06 capo rosso

 

Au passage d’une petite pointe sur un rocher au milieu de l’eau deux jeunes goélands viennent visiblement de pêcher l’un deux ayant un poisson dans le bec. Le deuxième décolle et vient directement vers moi au raz des flots, c’est une attaque en règle, j’essaie de lui faire peur en agitant ma pagaie mais il renouvèle sont approche par deux fois. L’autre décolle à son tour car il est sur notre route puis ils s’en vont plus loin. Sur notre droite les sommets des calanques de Piana nous dominent, les falaises sont impressionnantes et leur hauteur est d’autant plus sensible que nous sommes au raz de l’eau le Capu d’Orto culmine quand même à 1294 m.

Nous continuons notre progression, les plages que j’avais notées sur la carte n’étant pas abordables et avec la volonté des jeunes nous arrivons à Porto en soirée, bien fatigués mais contents nous avons finalement bouclé la 5ème étape prévue. A peine débarqués sur la plage le soleil se couche, une équipe part chercher de l’eau et revient avec des paninis …deux fois n’est pas coutume.

07 14 récup panini

 

A SUIVRE .......

 

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 21:03

  C'est le mois de juillet, ça y est nous sommes en Corse, après quelques mois de préparation c'est enfin le grand départ, nous sommes prêts, toute la tribu est rassemblée autour des kayaks et du matériel sur une plage au nord des Iles sanguinaires.

 

  Nous sommes arrivés hier chez nos amis d'Ajaccio Gilou et Brigitte qui nous donnent un coup de main pour les derniers préparatifs et qui passent la soirée avec nous sur la plage autour d'un barbecue des plus sympa, dernier repas avant notre périple.

 

  De quoi s'agit-il ? : une équipe de jeunes, Robin (11 ans, le fils) , Océane (16 ans , la fille) , Sonia (16 ans , la copine), Elie ( 19 ans , le neveu) et Erik un peu moins jeune ( 50 ans , le père), 3 kayaks et un objectif , relier Ajaccio à Algajola (NE de Calvi) en longeant les côtes en une douzaine de jours et en quasi autonomie, tout le monde est OK et super motivé malgré les 120 milles nautiques qui nous attendent (220 kms).

 

  La nuit est déjà bien avancée lorsque nos amis nous quittent et nous laissent seuls sur la plage, nous tendons rapidement une bâche au-dessus de nos sacs de couchages car l'humidité tombe et forme de grosses gouttes sur tous nos matériels : première leçon si nous nous étions couchés plus tôt, le réveil aurait été très humide. Le sommeil ne tarde pas, la journée a été longue.

00 01 petit capo

 

 

 

Mercredi

 

Plage de St Antoine - Anse de la Figiera  /  6 MN 

 

 C’est parti, soleil et mer calme, finalement malgré toutes nos interrogations tout le matériel qui était prévu rentre dans les kayaks, chaque recoin est utilisé, c’est un vrai casse-tête chinois.

  Une heure de navigation plus tard nous accostons sur une petite plage déserte, Sonia à le mal de mer ......et oui .....nous décidons de poser pied à terre en attendant que celà passe, j'ouvre la trousse de secours et je lui donne un cachet contre la nausée. Finalement nous restons sur place pour la pause du midi, baignades, pêche se succèdent, Robin qui est crevé en profite pour se faire une méga sieste. Nous repartons en milieu d'après-midi lorsque le soleil se calme un peu, Sonia semble aller mieux, mais quelques minutes plus tard les nausées reprennent (les cachets ne font pas encore effet) et nous décidons d'un commun accord de raccourcir l’étape.

02 04 kayak en corse la flotte

 

  Les paysages du littoral sont superbes, nous apercevons même un balbuzard pêcheur qui tourne autour de son nid perché sur un piton juste au-dessus de la mer. Au passage de notre premier cap, Capo di Feno, la houle se creuse et les vagues sont dans tous les sens ce qui n'arrange pas les affaires de notre pauvre équipière.
  Une fois engagés dans le golf de Lava nous retrouvons le calme, nous accostons sur une plage de galets. La fin d'après-midi se passe tranquillement et nous organisons notre premier bivouac, casse-croûte, sieste, baignade, chacun recharge ses batteries, les derniers jours de préparation et les péripéties du voyage nous avaient tous plus ou moins crevés. Une bonne nuit là-dessus et je pense que le deuxième jour devrait être plus facile.

 

 Jeudi  

 

Anse de la Figiera – plage du Liamone / 10MN

 

            Réveil de bonne heure ….quoi que ….. le soleil est déjà levé depuis un certain temps, la mer est d’huile, les conditions sont idéales pour continuer de se roder. Le petit déjeuner prit, nous rechargeons les kayaks, tiens ça rentre mieux qu’hier, chaque chose commence à trouver sa place et les habitudes et petites astuces d’organisation commencent à apparaitre.

            Nous attaquons la journée directement par notre première traversée de golf : nous coupons celui de Lava en essayant de tracer droit, pour cela nous alignons deux amers, chacun son tour essaie de garder la bonne direction. Notre pauvre Sonia est toujours malade mais elle fait preuve de volonté pour ne pas pénaliser l’équipe, je lui conseil d’être patiente sachant qu’en général le corps s’habitue au bout de deux ou trois jours. Nous nous rapprochons de la côte et faisons du rase cailloux, certains passages entre les rochers sont biens sympa d’autant plus que l’eau est tellement claire que nous pouvons en observer le fond.

            La halte du midi se passe dans une petite crique à l’abri des rochers, les trois kayaks amarrés nous mettons en place un tarp tendu sur les pagaies qui font office de mats pour nous faire un coin d’ombre. Elie qui est déjà dans l’eau nous appelle il nous montre une petite murène cachée derrière un rocher, l’eau est peu profonde et nous distinguons la tête d’un côté du caillou et la queue de l’autre côté. Tout le monde s’en va, la murène sort et là, surprise elle n’est pas si petite que cela, 70 cm environ, la partie cachée est bien plus longue et grosse c’est une belle bête heureusement que personne n’a mis le pied dessus : chacun à bien compris qu’il nous faut ouvrir l’œil lors de nos accostages dans les galets. Après le repas et une petite sieste nous reprenons la mer direction la grande plage du Liamone prochain lieu de bivouac. L’accostage n’est pas facile, la pente est raide et les vagues se brisent en rouleaux juste à l’arrivée, nous embarquons un peu d’eau par l’arrière, nos atterrissages ne sont pas encore au point c’est le métier qui rentre du coup, écopes et éponges trouvent leurs utilités pour la première fois.

02 17 kayak en corse the bivouac

 

            Le soir approche, nous nous organisons un bivouac de rêve sur cette magnifique plage désertée petit à petit par les quelques nudistes qui la peuplait lors de notre arrivée. Chacun s'occupe, les filles nous bricolent un banc avec du bois flotté, Elie chargé de nous approvisionner en poisson est déjà sous l’eau, et avec le p’tit gars un peu fatigué nous montons l’abri. Ensuite comme chaque soir je prends la météo, d’une part sur mon téléphone portable, en effet chaque jour, Cécile (la mamie) me laisse un message avec les prévisions marines pour les deux jours à venir et d’autre part à l’aide de la VHF qui fait partie de la panoplie du randonneur en kayak. Pour demain, dans le secteur de Cargèse, vent de 5 à 7 nœuds, houle de 30 cm et mer belle, donc tout continue d’aller bien de ce côté-là. L’autre bonne nouvelle est que Sonia termine la journée en pleine forme, ses nausées ont totalement disparues.

 

Vendredi

 

Plage du Liamone – plage de Pero  /  12 MN

               

 Ce matin le temps est comme la météo l’avait prévue, c’est calme lorsque nous prenons la mer, l’étape se déroule tranquillement, l’équipe se rode nous commençons à faire corps avec nos kayak, que du plaisir.

 

02 05 kayak en corse sonia océane

 

Au troisième jour de notre voyage, nous sommes déjà sur la deuxième carte au 1/25 000 ème sur lesquelles je suis notre progression, habitué à l’orientation et la topo sur terre il m’aura fallu ces trois jours pour commencer à être vraiment à l’aise, la vitesse de progression, le fait d’être au raz de l’eau et donc de voir la côte sans perspective, la carte fixée sur le kayak qui m’oblige soit à virer de bord soit à la décrocher pour l’orienter, bref tous ces facteurs font que plus d’une fois j’étais soit en avance soit en retard, mais je commence à être plus précis.Pendant la halte du midi sur la plage de Capizollu nous discutons avec un moniteur de kayak du club Med qui se ballade avec quelques touristes. Plusieurs fois dans la journée nous traçons tout droit pour couper les petites baies entre lesquelles nous explorons quelques grottes puis en début d’après-midi nous accostons à Cargèse juste à côté du port et une équipe part au village faire quelques vivres frais dans la petite épicerie locale. A leur retour nous nous régalons avec un superbe melon et quelques belles tomates (ces denrées son difficilement transportables dans nos embarcations). Le soir Elie nous pêche une raie qui vient agrémenter notre repas, nouveau bivouac cette fois-ci à la belle étoile sous un ciel lumineux et bercés par le ressac envoutant.  

 

A SUIVRE ........

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 17:52

    07 06 capu rossu

 

Bientot un article complet : le récit de notre randonnée en kayak le long de la côte ouest de l'Ile de beauté , 12 jours en autonomie , 3 kayaks , 1 garçon , 2 adolescentes et 2 adultes .......que du plaisir !

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Boudbrouss Par Erik (81)

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Le fustier voyageur

 fuste

 

Pour voir d'autres aventures: celles de mes constructions en bois brut, un petit clic sur la fuste et vous y voilà ....bonne lecture .....

 

A Propos